Au centre du travail

Parmi les clichés qui entourent l'écriture d'un texte, il y en a un qui revient souvent et qui a la vie dure, c'est l'idée que l'écriture serait le fruit d'une inspiration surgie du ciel. On a longtemps parlé de ces célèbres muses, issues de l'Antiquité, au nombre de neuf, et qui présidaient aux arts libéraux (comme Melpomène, déesse de la tragédie ou Polymnie, déesse de la poésie lyrique). Cette croyance a donné naissance à ce trope, populaire jusqu'au dix-neuvième siècle, qui voyait en l'écriture d'un poème une manifestation de ces muses, venues souffler à l'oreille de ceux qui écrivent, des vers d'une qualité variable. Plus tard, les femmes sont devenues, bien malgré elles, les représentations vivantes de ces déesses, assises passivement à côté du poète dans l'espoir de lui redonner l'inspiration qu'il mérite. Concrètement, il était aussi attendu d'elles qu'elles s'occupent de tous les problèmes matériels, et tellement terre-à-terre, de ces poètes, afin qu'ils puissent librement créer. Ce cliché ne semblait finalement pas avoir d'autre dessein que celui d'écarter les femmes du domaine de la création, étant donné qu'il ne disait rien d'intéressant, ou de compréhensif, sur l'acte créateur en soi. Aujourd'hui, il n'y a plus grande monde pour parler encore de muses. On préfère parler de cette fameuse inspiration intangible et capricieuse qui tombe au hasard sur ceux qui le méritent ou qui sont assez éveillés pour la recevoir.

Dans les milieux artistiques, en vérité, cette idée d'une inspiration extérieure est peu mentionnée, puisqu'elle est une idée reçue et que la réalité derrière un processus de création est bien plus complexe et nuancée pour en parler en ces termes. De plus, ce cliché liée à l'inspiration a le défaut de faire passer toute création comme le bête résultat d'une attente passive. Alors qu'il s'agit, avant tout, d'un long travail. Chacun a sa façon de travailler, bien sûr, et je ne pourrais jamais avoir assez d'une vie pour détailler les nombreuses méthodes de travail qui existent, rien que dans le milieu du théâtre. Je peux néanmoins parler de mon point de vue et rendre perceptible, autant que faire se peut, ce qui s'abrite derrière les textes que j'écris.

Au centre de mon processus d'écriture, il y a une image. Disons, plus précisément, une image mentale. Cette image peut être d'apparence précise, mais elle peut aussi être fluctuante et instable, en constant mouvement. Elle s'accompagne souvent de sensations. Ces sensations sont un peu fragiles, les identifier reviendrait à les figer et à condamner l'image à ne pas dépasser le seuil de ces premières sensations. Il convient donc de les laisser se développer, de trouver leur propre vie, sans désir de contrôle volontaire de ma part. L'image peut alors elle aussi grandir, s'installer en moi. Comme elle s'est installée pour le dernier récit que j'ai écrit et dont je me sers comme exemple ci-dessous.

 

Un soir, en me promenant dans le quartier d'Al Mounir, à côté de chez moi, je suis passé devant un check-point de police. Ce check-point gardait l'entrée de la zone où se trouve le Parlement. Et alors que je marchais à côté de ce check-point, une image m'est arrivée naturellement: j'ai vu dans ma tête un être aux yeux jaunes passer ce check-point et disparaître. J'ai alors ressenti des sensations d'angoisse, comme devant une peur irrationnelle. J'ai laissé cette image et ces sensations monter en moi, puis s'endormir, parce qu'elles me parlaient et qu'elles faisaient partie d'une cosmogonie mentale qui m'est personnelle et que je chéris (j'ai toujours été fasciné par les cauchemars, par pur plaisir avant tout, et aussi parce que j'y voyais des ponts vers un monde invisible). 

J'ai ensuite laissé passer plusieurs semaines, comme je n'aime pas trop me presser d'écrire. Parfois, cela vient, c'est une urgence et un besoin et je me mets à écrire rapidement sans me soucier de la qualité de ce que j'écris. L'important, dans ces moments-là, c'est simplement d'écrire, peu importe le contenu. Je ne me dis pas alors que je fais de la littérature. Je me dis plutôt que je suis en train de dérouler un long tapis et que la seule chose qui importe, c'est que ce tapis soit déroulé. À d'autres moments, je ressens l'importance de laisser le potentiel d'un texte s'infuser en moi. Ce potentiel peut évoluer et prendre des directions que je ne soupçonnais même pas (et que je ne cherche pas à soupçonner non plus). Dans ces moments-là, je jouis du fait que ce texte peut encore prendre n'importe quelle forme et que chaque jour lui apportera un potentiel de naissance différent. Mais, en réalité, la forme que prendra ce texte importe peu. Ce qui compte, c'est de ne pas chercher à choisir le bon moment. Il m'importe plutôt que l'image initiale fasse sa vie, si on veut, et devienne indépendante. Et quand ce texte sera finalement écrit, parfois en un seul jet, parfois en plusieurs, il aura la forme qu'il aura (et il aurait pu en avoir tant d'autres), et ce sera celle qu'il devait avoir.

 

Ainsi, environ un mois plus tard, au grès de mes expériences et de mes lectures de contes et récits d'Égypte (et aussi d'autres pays du Moyen-Orient), je sens que cette image obscure qui était en moi continue de m'accompagner et qu'elle s'est passablement nourrie. Alors, un jour où j'ai assez d'énergie, que j'ai bien dormi et que j'ai le temps, je vais m'asseoir et je laisse la première phrase s'écrire, presque sans moi: 

 

Il y avait deux policiers assis à une rue du Caire vers vingt-trois heures.

 

Comme c'est la première phrase, mon instinct m'invite à placer naturellement le décor. Puis, je me dis qu'il faudra préciser quelle rue. Mais j'ai le temps, ce n'est pas encore ce qui compte à cet instant. Je vois alors que ces deux policiers sont assis. Puis, je me demande: mais assis sur quoi ? Des chaises, bien sûr, mais quel genre de chaises ? Et alors, ça me vient, une sensation d'instabilité, que je creuse, et qui me fait dire que ces chaises sont probablement des chaises en plastique, dans un sale état. Mais ces policiers alors ? À quoi ressemblent-ils ? Est-ce qu'ils ont une moustache ? L'un d'eux en a une, je me dis, mais je ne ressens pas le besoin de l'écrire, comme s'il était possible de faire surgir la moustache d'un personnage dans l'imaginaire du lecteur sans jamais mentionner le mot moustache. Je me dis alors qu'ils sont lourds ces policiers, qu'ils ont un gros cul, et qu'ils doivent sûrement manger beaucoup de sucre. Ainsi: 

 

Ils étaient assis sur deux chaises pliables en plastique noires qui supportaient leur poids, dieu seul sait comment car elles étaient vieilles et branlantes ces chaises, et le temps et les gâteaux avaient alourdis les deux hommes au point que, s'ils avaient dû poursuivre un voleur, ils n'auraient pas pu le courser plus de deux cent mètres, ce qui est une distance un peu courte pour attraper un voleur, vous en conviendrez.

 

La phrase était partie pour être courte et puis, le tapis s'est déroulé devant moi et je l'ai suivi, les mots se succèdent et, sans chercher à le vouloir, un style montre des signes de vie. Je ne sais pas si c'est mon style (et d'ailleurs, je m'en fiche un peu), mais il y a quelque chose qui se dévoile et que j'observe, tranquillement. Bien sûr, rien ne vient de nulle part et ce style qui se dévoile est un témoin de ce que j'appellerais mes centres d'intérêt. J'ai, par exemple, toujours été intrigué par la traduction et ce qu'elle peut parfois amener de nouveau et de particulier dans la langue française. Les nouvelles de Gogol, notamment, dans la traduction de André Markowicz, ont eu une certaine influence sur moi (je me reconnais par exemple dans l'humour noir de Gogol). Il y a aussi les livres de Kertész, dans la traduction de Charles Zaremba et Natalia Zaremba-Huzsvai, qui ont marqué ma vie et je reconnais parfois, dans ce que j'écris, l'influence de la musique qui se dégage d'un livre comme Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas. Il y a aussi la façon de parler des gens dans la vie de tous les jours qui vient ébranler ma façon d'écrire et me contaminer. Il y a enfin le désir d'atteindre une cible, d'éviter de vouloir à tout prix faire des belles phrases mais plutôt de faire des phrases qui soient empreintes de rythme et de rigueur.

 

Il y a donc tout cela qui se manifeste dans ce style surgissant mais tout cela n'est pas tout à fait conscient lors du processus d'écriture. Il s'agit avant tout de découvrir ce qui est déjà là. Plutôt que d'attendre une inspiration, il s'agit de suivre une intuition.

 

Puis, quelque chose vient s'immiscer dans la description que je commence à élaborer de ces deux policiers. Je sens un lien entre ces deux hommes se nouer, comme s'ils étaient unis dans une certaine forme d'ignorance et de bêtise. Je me mets à décrire leurs rapports aux femmes, je finis par écrire qu'ils sont célibataires, jusqu'à déboucher sur cette sentence: 

 

Aucun des deux ne soupçonnait, cependant, que derrière les apparences et les rumeurs constantes de la ville, se cachait une vérité tout autre qui les dépassait complètement et dont ils ne verraient probablement jamais les contours, habitués qu'ils étaient à prendre des privilèges pour des faits de nature et à s'asseoir sur des principes qui n'avaient pas plus de solidité que les chaises sur lesquelles ils étaient assis et qui s'écrouleraient bientôt sous leur poids.

 

 

Ainsi, comme un noeud qui se défait tout seul, je reviens à cette image des chaises en plastique prêtes à se casser et ce choix que j'avais fait sans le penser en amont prenait un nouveau sens ici, au détour d'un paragraphe. Leur posture sur ces chaises devenait le symbole de leur personne toute entière et peut-être aussi le symbole d'une certaine masculinité.

Il est toujours risqué de chercher à s'analyser. La plupart du temps, j'essaie de l'éviter tant que je n'ai pas le sentiment d'avoir terminé. Cette image des deux chaises, je ne l'ai pas conceptualisée avant d'écrire. Je ne me suis pas dit, par exemple, que j'allais symboliser ces deux hommes de telle ou telle façon. C'est venu comme ça, de cet état d'ouverture envers des signes intérieurs qui attendaient d'être lus. Et si j'avais voulu le conceptualiser, je n'y serais probablement pas parvenu. Ou alors ça aurait été une autre histoire.

 

Je laisse la découverte de la suite de l'histoire à ceux qui voudront bien la lire. Il n'est pas bon, en ce qui me concerne, de vouloir tout expliquer. De plus, il y aurait encore toute l'étape de réécriture, qui serait trop longue et complexe à détailler. Je voudrais seulement encore dire ceci: l'inspiration est un vague mot. Il faudrait plutôt parler d'intuition et d'ouverture à son subconscient (un travail accessible à tous puisque c'est dans notre nature). Dans mon travail, il s'agit savant tout de regarder à l'intérieur et d'accepter ce qu'on y trouve.  Et si on ne trouve rien, ce n'est pas qu'il n'y a rien, c'est que, bien souvent, on ne veut plus voir, ou qu'on n'y arrive plus. Il y aurait plusieurs raisons à cela: le jugement de soi, la peur de l'échec, un mal-être profond (car la souffrance n'est pas une source d'inspiration, contrairement à ce qu'on dit parfois), un égo surdimensionné, etc. Oui, pour être honnête, le plus grand obstacle à ma capacité d'écrire, ce fut avant tout moi-même.

 


Intervalles du vent

Il y avait deux policiers assis à la rue Al Falki vers vingt-trois heures. Ils étaient assis sur deux chaises pliables en plastique noires qui supportaient leur poids par miracle, car elles étaient vieilles ces chaises, et le temps et les gâteaux avaient alourdis les deux hommes au point que, s'ils avaient dû poursuivre un voleur, ils n'auraient pas pu le courser plus de deux cent mètres (ce qui est une distance un peu courte pour attraper un voleur, vous en conviendrez). Mais grâce à dieu, on ne leur demandait pas de courir après des voleurs. On leur demandait de garder le passage qui menait à l'imposant et lumineux édifice du Parlement (et pour ça, mieux vaut des hommes lourds et épais que des gringalets filiformes qui se coucheraient à la première baffe, vous en conviendrez).

 

La chaleur commençait à peine à descendre, comme si la ville gardait jalousement en elle les feux du soleil d'été et ne délivrait les habitants de la fournaise du jour qu'à contrecoeur. L'un des deux policiers était appuyé contre le mur qui encerclait le Parlement et pianotait sur son téléphone, l'air avachi. Son nom était Ibrahim mais ses amis l'appelait Baba, parce qu'ils le considéraient comme un sage parmi les hommes. Il portait l'uniforme blanc de circonstance, tout froissé, car Baba était divorcé et n'avait plus sa femme pour lui repasser ses chemises. Ses amis disaient que c'était parce que Baba était trop gentil et qu'il n'avait pas su la tenir. Les voisines de Baba, elles, savaient bien que c'était parce qu'il la battait et qu'elle en avait marre d'être traitée comme la dernière des bonniches.

Le deuxième policier s'appelait Sayid et il ne laisserait jamais personne l'affubler d'un quelconque surnom ridicule. Il était assis derrière un bouclier balistique rouillé sur lequel il laissait reposer son fusil à pompe. Il était plus jeune que Baba d'une dizaine d'années mais avait rapidement acquis la lourdeur d'esprit nécessaire aux gens de sa profession, ce qui était très apprécié de ses supérieurs. Gardien qui pense trop, disait-on, gardien à demi. Sayid était lui aussi célibataire, comme Baba, à cette différence près qu'il était encore vieux garçon et qu'il n'avait donc jamais vu le loup, comme on dit (ou peut-être devrait-on parler d'une louve dans ce cas). Sayid disait que c'était parce qu'il était vertueux et qu'il se préservait pour sa future fiancée. Baba l'approuvait dans ses explications, par politesse, mais il n'était pas dupe: il soupçonnait Sayid d'être terriblement timide en présence d'une femme, et en plus, il faut le reconnaître, il était l'une des personnes les plus ennuyeuses qu'il ait jamais rencontré. Il acquiesçait donc par politesse lorsque Sayid se plaignait des femmes d'aujourd'hui, devenues trop difficiles et arrogantes, selon lui, et aussi uniquement intéressées par l'argent. Et lui, avec son pauvre salaire, n'est-ce pas, il n'avait simplement aucune chance.

 

- Et puis, disait-il, les Égyptiennes ont la tête embrouillée par tous ces films américains où on voit des étrangères vulgaires, sans aucun sentiment de discrétion.

- Par dieu, ça c'est bien vrai (là-dessus, Baba était d'accord avec Sayid).

 

Aucun des deux ne soupçonnait, cependant, que derrière les apparences et les rumeurs constantes de la ville, se cachait une vérité tout autre qui les dépassait complètement et dont ils ne verraient probablement jamais les contours, habitués qu'ils étaient à prendre des privilèges pour des faits de nature et à s'asseoir sur des principes qui n'avaient pas plus de solidité que les chaises sur lesquelles ils étaient assis et qui s'écrouleraient bientôt sous leur poids. Ils disaient que les femmes étaient un mystère insondable et que même dieu avait de la peine à les comprendre. Dans un certain sens, on peut dire qu'il y avait un fond de vérité dans ce qu'ils disaient, pour peu qu'on fasse le choix de voir le monde à travers leurs yeux, ce qui voulait dire ne pas voir grand chose, car non contents d'être incapables de courir plus de deux cent mètres sans risquer une attaque, ils étaient aussi incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Ils ne se doutaient pas non plus qu'il leur serait à jamais impossible de comprendre une femme puisqu'on ne peut, par définition, comprendre quelqu'un qu'on n'écoute pas. Les femmes qui avaient côtoyé Sayid et Baba comprenaient bien, elles, ce qui se tramait dans leur tête. Oh, elles le savaient même trop bien et parfois elles auraient même préféré en savoir moins.

 

Le ciel était d'une obscurité rousse, ce qui était dû aux lumières artificielles de la ville et aux nuages de pollution qui empêchaient la nuit d'être bleue et blanche. Bientôt, il serait minuit et cela ne changerait rien. Sayid et Baba seront toujours assis sur ces deux chaises. Plus tard, quand les ministres et les députés sortiront enfin du Parlement, abrutis par l'ivresse de l'alcool et du pouvoir, ils seront enfin libérés et ils pourront rentrer chez eux pour dormir, accompagnés de leur solitude. Mais pas encore, pas tout de suite. Il fallait encore attendre. Et cette nuit, bien que calme, n'en était pas moins menaçante. Quelque chose se tramait. Peut-être Sayid et Baba le pressentaient-ils car, peu avant minuit, Sayid serra son arme contre lui et Baba cessa de pianoter sur son téléphone. Le vent s'était levé et sifflait doucement entre les voitures. Il n'y avait personne, si ce n'est un chien qui dormait sur le capot d'une voiture. Soudain, le vent s'arrêta et ce fut le silence. Sayid et Baba entendirent alors les pas de quelqu'un. Ils virent en face d'eux une silhouette qui s'approchait. C'était un homme en chemise pâle et en jeans. Il s'approchait doucement, sans détours, dans leur direction. Les deux policiers se raidirent. L'homme passa sous la lumière d'un lampadaire. Ils aperçurent alors son visage.

 

- C'est un étranger, dit Sayid.

 

Il se levèrent pour lui barrer la route et lui signaler qu'il devait faire demi-tour, que le passage vers l'avenue Al Wosta était fermé. Mais l'étranger ne ralentit pas son allure. Il continua droit vers les deux policiers. Lorsqu'il fut à leur hauteur, Baba tendit le bras pour l'arrêter d'une drôle de façon. On aurait dit qu'il avait oublié pourquoi il tendait le bras en chemin. Mais l'étranger ne s'arrêta pas pour autant. Il tourna son visage vers les deux gardiens. Et ceux-ci découvrirent alors, avec effroi, que ses yeux étaient jaunes et qu'ils brillaient comme deux lampes dans la nuit. Et sa bouche était grande, tellement grande. On aurait dit un trou noir sans aucunes dents. Sayid et Baba tentèrent de dire quelque chose, la première sourate du Coran peut-être, on ne sait pas très bien. Mais ils ne dirent rien du tout. Et alors qu'ils croyaient être en train de vivre leurs derniers instants, le vent se remit à souffler et tout s'arrêta. Il n'y avait plus personne dans la rue, plus d'étranger. Et ils n'étaient pas debout, ils étaient assis, comme toujours. On arriva peu après pour leur dire qu'ils pouvaient s'en aller, que les ministres étaient partis et la journée enfin finie. Sayid et Baba emportèrent leurs affaires et se dirigèrent vers leurs foyers respectifs, comme si rien n'était arrivé. Ils n'en reparlèrent jamais entre eux. Et les yeux jaunes, longtemps, continuèrent à briller dans leurs rêves.